Maintenant, le pays est prêt à marquer une nouvelle fois l'histoire, alors que le peuple chilien s'apprête à voter sur un nouveau document dont les implications en matière de genre et de droits des femmes sont les plus profondes de toutes les constitutions du monde.
Nous, féministes du monde entier, célébrons ce processus exemplaire et soutenons le Chili qui s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.
Dans la nouvelle constitution du Chili, nous sommes des protagonistes. Elle garantit la représentation égale des sexes et la prise de décision aux niveaux national, régional et communal, la parité des genres étant requise dans toutes les institutions, élues et nommées - « Sa démocratie est inclusive et égalitaire. »
Dans la nouvelle constitution du Chili, nous sommes libres. Avec des lois progressistes pour un avortement sûr et légal, des droits pour les personnes trans et non binaires, et le droit à une vie sans violence, elle protège le droit de chaque personne à vivre une vie de dignité et de joie. Chaque personne se voit garantir le droit à l'identité dans toutes ses dimensions et manifestations, y compris les caractéristiques sexuelles, les expressions de genre, le nom et les orientations sexuelles et affectives.
Dans la nouvelle constitution du Chili, nous sommes considérées. Elle voit le monde comme le font les féministes, en reconnaissant les multiples façons dont les femmes font vivre nos économies et nos mondes. Elle donne la priorité à la dignité et à l'indépendance économique des femmes, en reconnaissant le travail de soin et sa contribution à l'économie, ainsi que la discrimination dans la sphère du travail.
Dans la nouvelle constitution du Chili, nous sommes reconnues. La Constitution ne défend pas seulement les droits personnels et politiques, mais garantit une égalité de genre substantielle, plutôt que formelle, en chargeant l'État de promouvoir une société dans laquelle « les femmes, les hommes, les diversités et dissidences de sexualité et de genre, participent dans des conditions d'égalité substantielle, reconnaissant que leur représentation effective dans l'ensemble du processus démocratique est un principe et une condition minimale pour l'exercice plein et substantiel de la démocratie et de la citoyenneté ».
Elisa Loncon a déclaré : « À partir de ce moment, nous avons trouvé un nouveau Chili : pluriel, multilingue, avec les femmes, avec les territoires. C'est le rêve de nos ancêtres qui se réalise. »
Nous partageons ce rêve avec nos ami·e·s chilien·ne·s, nous partageons ce rêve avec le monde entier.
Angela Davis, professeure, États-Unis.
Irene Montero, ministre de l'Égalité ; membre du Congrès des députés, Espagne.
Silvia Federici, cofondatrice du Collectif international féministe ; professeure, Italie.
Judith Butler, professeure, États-Unis.
Elizabeth Gómez Alcorta, ministre de la Femme, des Genres et de la Diversité, Argentine.
Clara López Obregón, sénatrice ; ancienne ministre du travail et maire de Bogotá, Colombie.
Nancy Fraser, professeure, États-Unis.
Chantal Mouffe, professeure, Belgique.
Niki Ashton, membre du Parlement, Canada.
Zarah Sultana, membre du Parlement, Royaume-Uni.
Aruna Roy, membre fondatrice du Mazdoor Kisan Shakti Sanghathan (MKSS) ; présidente de la National Federation of Indian Women (NFIW) ; Inde.
Paola Pabón, préfète de Pichincha, Équateur.
Lidy Nacpil, coordinatrice du Mouvement des peuples asiatiques sur la dette et le développement (APMDD) ; co-coordinatrice de la Campagne mondiale pour exiger la justice climatique, Philippines.
Julia Argentina Perié, coprésidente du Forum euro-latino-américain (EuroLat) des femmes, Argentine.
Veronika Mendoza, ancienne candidate à la présidence ; ancienne membre du Congrès, Pérou.
Manuela D'Ávila, ancienne candidate à la vice-présidence ; ancienne membre de la Chambre des députés, Brésil.
Anahí Durand, professeure ; ancienne ministre des femmes et des populations vulnérables, Pérou.
Betiana Díaz, membre de la Chambre des représentants ; membre du Parlement du Mercosur, Uruguay.
Mônica Valente, secrétaire exécutive, Forum de São Paulo, Brésil.
Idoia Villanueva, membre du Parlement européen ; secrétaire des relations internationales, Podemos, Espagne.
Lucía Muñoz Dalda, membre du Congrès des députés, Espagne.
Verónica Gago, professeure, Argentine.
Jahiren Noriega Donoso, membre de l'Assemblée nationale (suppléante), Équateur.
Maite Mola, première vice-présidente du Parti de la gauche européenne, Espagne.
Cinzia Arruza, professeure, Italie.
Lucía Cavallero, professeure ; membre du collectif Ni Una Menos ; Argentine.
Dolores Gandulfo, directrice de l'Observatoire électoral, Conférence permanente des partis politiques d'Amérique latine et des Caraïbes (COPPPAL), Argentine.
Esther Miranda, analyste ; membre du Secrétariat international, Podemos, Espagne.