Jeudi dernier, aux côtés d'ambassadeur·ices de l'ONU et d'éminent·es économistes du monde entier, l'Internationale Progressiste a débarqué à New York pour présenter le Programme d'action pour la construction d'un Nouvel ordre économique international : un manuel destiné à un Sud mondial insurgé pour gagner son développement souverain et durable au XXIe siècle.
Le programme d'action - qui sera publié le lundi 23 septembre prochain à l'occasion du Sommet de l'avenir - est le fruit de deux années de délibérations mondiales, auxquelles ont participé 300 délégué·es de plus de 60 pays qui forment aujourd'hui le « groupe de La Havane », collectif à l’origine du programme.
« Ce processus a révélé une conviction claire et commune : La libération économique ne sera pas donnée, elle doit être saisie », a déclaré Michael Galant, de l’IP, dans son discours d'ouverture la semaine dernière. « Pour corriger les inégalités du système économique mondial, il ne suffit pas d'adresser une pétition au Nord. Un Nouvel ordre économique international (NOEI) doit être obtenu grâce à la lutte urgente, unilatérale mais coordonnée du Sud global. »
« Le monde riche ne veut pas vraiment que les revenus convergent entre les riches et les pauvres », a déclaré Branko Milanovic, économiste de renom, dans son discours à l'occasion de l'événement de New York. « Il n'y a donc pas d'autre choix que la reconstruction totale de notre architecture économique mondiale.
Le 23 septembre, l'Internationale Progressiste publie sa vision de cette « reconstruction totale », divisée en cinq grands domaines thématiques, chacun articulant à la fois les objectifs et les mesures concrètes pour les atteindre - de l'industrie et des matières premières à la technologie et à l'innovation. Avec cette publication, nous concluons la phase de deux ans de commémoration du NOEI et entrons dans la phase de mise en œuvre du programme.
Mais à travers le monde, nous voyons déjà certaines de ces mesures se concrétiser - à commencer cette semaine, sous l'impulsion du Partido Libre du Honduras, membre de l'Internationale Progressiste.
Les 18 et 19 septembre à Tegucigalpa, en tant que président pro tempore de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), le gouvernement hondurien accueille un sommet régional sur le café qui aura des répercussions sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes en Amérique latine et dans les Caraïbes. La région représente environ 61 % de la production mondiale de café et génère plus de 14 millions d'emplois directs. Le café est particulièrement important pour l'économie du Honduras, où plus de 120 000 familles se consacrent à sa production et où l'agriculture familiale constitue le fondement de la culture et de l'identité paysannes.
Réunissant les dirigeant·es de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), de l'Organisation internationale du café (OIC) et les ministres de l'agriculture de toute la région, le sommet du café donne vie à une mesure clé du programme d'action : Les clubs de vendeur·euses de ressources, qui coordonnent la production et la vente de produits primaires afin de stabiliser les prix, d'améliorer le pouvoir de négociation des vendeur·euses, d'aligner les pratiques de production durable et d'investir dans le progrès industriel, le développement humain et la restauration écologique dans tout le Sud. Comme premier effort pour donner vie à son programme d'action sur la construction d’un NOEI, l'Internationale Progressiste envoie une délégation pour participer au Sommet et soutenir son action.
Ce n'est que le début. Au cours des semaines, des mois et des années à venir, l'Internationale Progressiste rendra compte de la construction d'un Nouvel ordre économique international, la soutiendra et y participera. Ce faisant, nous visons à réaliser le rêve du NOEI original, depuis longtemps différé : une décolonisation économique totale et permanente. Nous espérons que vous nous rejoindrez dans ce voyage.
Sitaram Yechury, secrétaire général du Parti communiste indien (marxiste), est décédé cette semaine à l'âge de 72 ans des suites d'une infection aiguë des voies respiratoires. Figure majeure de la gauche indienne, Yechury était devenu secrétaire général en 2015. Son héritage se perpétue dans chaque lutte pour la dignité et la libération.
Membre de l'IP, les Socialistes Démocrates d'Amérique (SDA) ont fermement condamné cette semaine le gouvernement du président kényan William Ruto pour sa répression et son harcèlement des manifestant·es. En particulier, les SDA ont soulevé le cas de Booker Ngese Omole, vice-président national du Parti communiste du Kenya, qui a été détenu et empêché de voyager cette semaine à l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi.
35 anciens président·es et Premier·ères ministres ont écrit au président américain Joe Biden pour demander que Cuba soit retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme. Cuba a été placé sur la liste comme l'un des derniers actes de l'administration Trump. Ces 35 personnes, dont l'ancien président colombien Ernesto Samper, l'ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff et l'ancien président bolivien Evo Morales, augmentent la pression sur Joe Biden avant qu'il ne quitte ses fonctions en janvier.
L'art: Lester Rodríguez (1984, Honduras) est un artiste, professeur et cofondateur de l'Experimental School of Art, basée à Bogota, en Colombie. Le travail de Rodríguez résulte d'une recherche permanente sur la géographie, les crises régionales et les questions migratoires. Pour Dow Jones, Rodríguez s'est intéressé à la crise économique, à l'impact du discours politique sur les flux financiers et aux répercussions sur l'économie. Dow Jones suit le graphique du marché boursier de décembre 2019 à décembre 2021, une période marquée par des problèmes interconnectés mais apparemment indépendants, notamment la pandémie, les prix du pétrole, l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a touché les pays exploités de manière disproportionnée.