Inspiré du Tribunal Russell-Sartre qui à la fin des années 1960 avaient jugé le gouvernement états-unien pour ses crimes de guerre au Vietnam, le Tribunal de Belmarsh dénoncera les crimes de la « guerre contre la terreur » 20 ans après l'arrivée des premiers prisonniers à Guantanamo et demandera la libération d'Assange.
L'événement, organisé en partenariat avec DiEM25, la Courage Foundation, The People's Forum, le Comité international de l'ASD, The Intercept, Peoples Dispatch et l'Assemblée internationale des peuples, sera présidé par le philosophe Srećko Horvat et l'avocate des droits civils Margaret Kunstler. Parmi les personnes qui témoigneront figurent : Alice Walker, Angela Richter, Austin González, Balthesar Garzón, Chip Gibbons, Chris Hedges, Clare Daly, Claudia De la Cruz, Cornel West, Deborah Hrbek, Golriz Ghahraman, Guillaume Long, Jeremy Scahill, Jodi Dean, Milo Rau, Nancy Hollander, Nathan Fuller, Nick Estes, Noam Chomsky, Renata Avila, Roger Waters, Sevim Dagdalen, Srećko Horvat, Steven Donziger, Vijay Prashad et Yanis Varoufakis.
Le Tribunal de Belmarsh coïncide avec le 20ème anniversaire de l'ouverture du camp de concentration de la baie occupée de Guantanamo, sur la côte sud-est de Cuba. En janvier 2002, les 20 premiers détenus sont arrivés sur le site. Depuis lors, 779 hommes et garçons musulmans originaires de 49 pays y ont été détenus. Le plus jeune détenu n'avait que 14 ans à son arrivée. Le plus âgé avait 89 ans. Pendant des années et des décennies, les détenus ont subi des tortures, des humiliations rituelles et l'incertitude d'une détention prolongée sans inculpation ni procès.
Deux décennies après l'ouverture du centre, 39 personnes continuent de croupir à Guantanamo, dont 27 sans inculpation, des « prisonniers éternels » avec peu d'espoir de libération et aucune perspective de justice. Nombre d'entre eux restent confinés pour la simple raison que leur libération leur permettrait de témoigner des traitements brutaux qu'ils ont subis.
Les documents classifiés divulgués par Chelsea Manning et publiés par Wikileaks en 2011 ont révélé les contours sinistres du régime américain de détention et de torture à Guantánamo. De nombreux prisonniers, dont un journaliste d'Al Jazeera, ont été détenus pendant des années alors qu'ils ne représentaient officiellement aucune menace pour les États-Unis. Beaucoup ont développé de graves problèmes de santé mentale à cause de leur traitement. Certains se sont suicidés.
Mais, aujourd'hui, ce ne sont pas les auteur·rice·s de ces actes qui sont persécuté·e·s, mais ses dénonciateur·rice·s. En avril de cette année, Julian Assange entamera sa troisième année de détention à Belmarsh, une prison de haute sécurité, parfois appelée « le Guantánamo britannique », notoirement utilisée pour détenir des suspect·e·s de terrorisme sans procès, alors qu'il cherche à faire appel de la décision du tribunal de l'extrader vers les États-Unis.
C'est pourquoi l'Internationale Progressiste amène le Tribunal de Belmarsh dans le ventre de la bête. Le 25 février 2022, au Forum des Peuples de New York, nous réunirons des expert·e·s juridiques, des représentant·e·s de l'ONU, des lanceur·euse·s d'alerte, des journalistes et bien d'autres personnes pour enquêter et exposer les crimes de la soi-disant guerre contre la terreur, pour demander justice pour ses victimes et pour exiger la fermeture du camp de concentration de Guantánamo.
Avant la tenue du Tribunal, Noam Chomsky, l'un des plus remarquables intellectuels de premier rang de notre époque et membre du Conseil de l'Internationale Progressiste, a déclaré :
« Nous venons de commémorer l'un des mécanismes visant à asphyxier Cuba, le contrôle des installations navales de la baie de Guantanamo, vitales pour le développement du pays, qui lui ont été volées en 1903 dans le cadre des mécanismes visant à maintenir Cuba dans un état de quasi colonie après l'intervention des États-Unis pour empêcher la sécession de Cuba de l'Espagne. Il y a vingt ans, l'administration Bush a entrepris de transformer Guantanamo en l'une des salles de torture les plus horribles du monde, détenant encore à ce jour des victimes brutalisées sans inculpation. Des informations sur tout cela ont été apportées aux publics états-unien et mondial par WikiLeaks. Ce sont des crimes qui ne peuvent être pardonnés, car le pouvoir s'évapore lorsqu'on l’expose à la lumière du jour. »
https://act.progressive.international/belmarsh-tribunal-nyc/