Briefing

Bulletin IP | N° 2 | L'humanité en procès

L'Afrique du Sud traîne Israël à La Haye.
Dans le 2e Bulletin de 2024 de l'Internationale Progressiste, nous examinons le procès intenté par l'Afrique du Sud à Israël. Si vous souhaitez recevoir notre Bulletin dans votre boîte de réception, vous pouvez vous inscrire en utilisant le formulaire au bas de cette page.

Les 11 et 12 janvier, alors que les bombes israéliennes continuaient de tomber sur Gaza, les 15 juges de la Cour internationale de justice (CIJ) se sont réuni·es au Palais de la Paix à La Haye pour entendre la plainte historique de l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide.

Les actions d'Israël, selon la plainte déposée par l'Afrique du Sud le 29 décembre, "ont un caractère génocidaire, car elles sont commises avec l'intention spécifique requise... de détruire les Palestinien·nes de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens large". (L'Internationale progressiste a préparé une fiche d'information exposant les détails de l'affaire sud-africaine, que vous pouvez télécharger ici).

La décision de l'Afrique du Sud de poursuivre Israël devant la CIJ a été accueillie par une écrasante manifestation de soutien de la part du monde entier. Le lundi 8 janvier, plus de 1 000 mouvements populaires, syndicats, partis politiques et autres organisations de 90 pays ont lancé une lettre ouverte exhortant les États à soutenir l'Afrique du Sud devant la CIJ.

Depuis, plus de soixante pays se sont exprimés en faveur de l'Afrique du Sud, notamment le Brésil, le Venezuela, le Nicaragua, la Colombie, la Bolivie, la Jordanie, l'Iran et les 57 membres de l'Organisation des pays islamiques.

Au cours de la première journée d'audience, les avocats de l'Afrique du Sud ont insisté sur la gravité de l'assaut israélien contre Gaza et sur les caractéristiques uniques de cette violence. "Il s'agit du premier génocide de l'histoire dont les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel, dans l'espoir désespéré, et jusqu'à présent vain, que le monde puisse faire quelque chose", a déclaré l'avocate irlandaise Blinne Ní Ghrálaigh lors de l'audience.

Pour assister à ce procès historique et témoigner de son importance, l'Internationale Progressiste était sur place avec une délégation comprenant notamment le Français Jean-Luc Mélenchon, l'Anglais Jeremy Corbyn et l'Espagnole Ada Colau.

"Il ne s'agit pas d'une affaire entre l'Afrique du Sud et Israël. Il ne s'agit même pas d'Israël contre la Palestine", a déclaré Varsha Gandikota-Nellutla, co-coordinatrice générale de l'Internationale Progressiste, lors d'une conférence de presse conjointe avec le gouvernement sud-africain. "C'est un test pour l'humanité du monde et pour savoir si les institutions que nous avons construites pour la protéger - aujourd'hui, ce tribunal de La Haye - résistent à l'épreuve de l'impunité occidentale”.

En effet, l'issue de cette affaire constituera un test décisif de l'adéquation des institutions mondiales à l'ordre multipolaire à venir. Le Sud global parviendra-t-il à reconfigurer ces institutions pour qu'elles servent celles et ceux qu'elles ont promis de servir : les opprimé·es et les misérables de la terre ? Ou bien ces institutions resteront-elles soumises à l'influence et au sabotage impérialistes ?

Nous devrions connaître l'issue de l'audience de la CIJ dans les dix prochains jours. Quelle que soit la décision des juges, une chose est claire : l'Afrique du Sud a déjà gagné. Elle a fait valoir son humanité auprès d'une institution qui sert depuis longtemps de matraque impérialiste. Elle a encore écorné le prestige d'Israël sur la scène internationale. Et elle a exposé les mensonges d'Israël au monde entier.

Comme l'a déclaré Gerardo Pisarello lors de la conférence de presse, l'Afrique du Sud a honoré "l'héritage de Nelson Mandela - la solidarité des peuples contre la répression". Gerardo Pisarello a ensuite invoqué Primo Levi, survivant d'Auschwitz, pour nous rappeler l'obligation sac'rée de nous ranger du côté de l'humanité : "Si ce n'est pas nous, qui ? Si ce n'est pas maintenant, quand?"

Dernières nouvelles du mouvement

Le festival de la rivière

Cette semaine, le Mathare Social Justice Center au Kenya a organisé le River Festival, commémorant les gains et les efforts des membres de la Mathare Ecological Justice Campaign pour la conservation de la rivière Mathare et la création de parcs communautaires le long de celle-ci. Pour en savoir plus sur cet événement, cliquez ici.

Judy Ann Seidman est une artiste et activiste américaine basée en Afrique du Sud qui, pendant plus de quarante ans, a travaillé avec les forces anti-apartheid et révolutionnaires en Afrique du Sud et au-delà, contribuant à développer l'iconographie de leur lutte. Seidman était membre de l'influent Medu Art Ensemble. Son affiche du combattant de la liberté Solomon Kalushi Mahlangu porte un message qui résonne aujourd'hui en Afrique du Sud : "Dites à mon peuple que je l'aime et qu'il doit continuer la lutte.

Available in
EnglishSpanishPortuguese (Brazil)FrenchGerman
Date
12.01.2024
Source
Original article
BriefingPalestineApartheidColonialism
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