Le président Gustavo Petro a souligné qu'en seulement deux ans et demi, son administration a attribué 570 000 hectares de terres aux paysans, dépassant de loin les réalisations des gouvernements précédents.
Lors du Conseil des ministres à la Casa de Nariño, Petro a affirmé : « Les 570 000 hectares que ce gouvernement a cédés resteront dans l’histoire comme une grande réalisation prouvant qu’une réforme agraire est possible en Colombie. » Il a critiqué le gouvernement de Juan Manuel Santos pour ne pas avoir cédé « un seul hectare », bien que cela ait été convenu dans l’Accord de paix.
Sous l'administration d'Iván Duque, seuls 13 000 hectares ont été distribués par la Sociedad de Activos Especiales (Special Assets Society, SAE) qui, à l'époque, était permissive envers les prête-noms affiliés aux paramilitaires ayant dépossédé les paysans quelques années plus tôt. « Plus de 278 855 hectares ont été achetés pour les paysans, soit 273 fois plus de terres que sous le gouvernement Duque et 32 fois plus que sous l'ère Santos. En plus des 98 395 hectares achetés pour les communautés ethniques, ce qui marque un tournant dans l'histoire du pays », a déclaré Felipe Harman, directeur de l'Agence nationale des terres (National Land Agency). Actuellement, 696 000 hectares se trouvent dans des Zones de réserve paysanne (Peasant Reserve Zones) et 900 000 dans des territoires ethniques, renforçant ainsi la politique de redistribution.
Le gouvernement a demandé que toute la rigueur de la loi soit appliquée aux personnes occupant des terres vacantes ou des terres destinées aux victimes du conflit, comme dans les différents cas survenus sous cette administration. Il y a quelques jours, à Puerto Berrío dans l’Antioquia, les autorités ont récupéré 2 330 hectares qui appartenaient au chef paramilitaire connu sous le nom de « Macaco » et qui avaient été occupés illégalement par des particuliers pendant des années.
La ministre de l'Agriculture, Martha Carvajalino, a révélé des chiffres alarmants concernant la propriété foncière en Colombie :
Le ministre a souligné que les régions où la concentration de terres est la plus forte sont la côte caraïbe et le Moyen Magdalena, où des groupes paramilitaires, des accapareurs de terres et l’absence d’application de la loi ont historiquement opéré.
Un rapport préliminaire de l’Agence nationale des terres (Agencia Nacional de Tierras, ANT) a révélé qu’environ un tiers des membres du Congrès seraient impliqués dans des cas d’accumulation irrégulière de terres vacantes. Parmi les noms mentionnés, figurent :
Le directeur de l’ANT, Felipe Harman, a confirmé qu’une procédure judiciaire est en cours pour récupérer ces terres.
Le gouvernement, par l’intermédiaire de l’ANT, a attribué 24 000 hectares à des agriculteurs et à des victimes du conflit dans le Magdalena Medio. Des leaders sociaux comme Milena Quirós Jiménez et des bénéficiaires tels que Will Davinson Pardo ont salué cette mesure, la décrivant comme une étape vers la justice rurale. Enfin, le gouvernement prépare un nouveau décret visant à accélérer la redistribution des terres par le biais de transferts directs, sans coût pour le budget. Selon Harman, cette mesure pourrait porter la superficie disponible du Fonds de réparation des victimes (Victim's Reparation Fund) de 57 000 à 158 000 hectares, et celle du SAE de 67 000 à 428 000 hectares.