Briefing

Bulletin de l'IP | N° 48 | Journée mondiale d'action anti-impérialiste

À l'occasion du 200e anniversaire de la doctrine Monroe, une journée mondiale d'action anti-impérialiste.
Dans le 48e Bulletin de l'Internationale Progressiste de 2023, nous appelons à ce que le 2 décembre - date anniversaire de la Doctrine Monroe - devienne une Journée mondiale d'action anti-impérialiste. Si vous souhaitez recevoir notre Bulletin dans votre boîte de réception, vous pouvez vous inscrire en utilisant le formulaire au bas de cette page.

L'Internationale Progressiste demande que le 2 décembre devienne une Journée mondiale d'action anti-impérialiste - unissant les travailleur·euses et les opprimé·es du monde entier pour démanteler la machine de guerre américaine.

Le 2 décembre est une date symbolique. Il y a 200 ans, le président américain James Monroe a défini une doctrine de domination de l'hémisphère occidental.

La doctrine Monroe a été déployée pour maintenir les voisins méridionaux des États-Unis divisés et soumis aux intérêts de Washington. Elle marquera un point de départ crucial pour le projet impérial américain. En 1904, le président Theodore Roosevelt a réinterprété et radicalisé la doctrine, estimant qu'elle conférait un « pouvoir de police international » à la « société civilisée » de la région.

Cinq ans plus tard, des navires de guerre américains ont fait voile vers le sud pour occuper le Nicaragua et renverser le président de la nation, dont le programme souverainiste menaçait les intérêts du capital américain. Le major américain Smedley D. Butler faisait partie de la force d'occupation. Il a avoué plus tard qu'il passait « la plupart de son temps à jouer les gros bras pour le compte des grandes entreprises, de Wall Street et des banques. En bref, j'étais un racketteur, un gangster du capitalisme ».

La doctrine de Roosevelt sur le « pouvoir de police » des États-Unis et la confession de Butler se retrouvent dans chacune des 469 interventions militaires lancées par les États-Unis depuis 1798. « Si nous devons recourir à la force, c'est parce que nous sommes l'Amérique, nous sommes la nation indispensable », a expliqué Madeleine Albright, secrétaire d'État de Bill Clinton, dans une formule qui rappelle étrangement les propos tenus par Roosevelt un siècle plus tôt.

Lorsque la chute de l'Union soviétique a supprimé une contrainte importante sur la puissance américaine, le recours à la force a connu une escalade radicale. Plus de 80 % des interventions américaines lancées depuis 1946 ont eu lieu dans l'ère post-soviétique. Comme l'indique The Intercept, la « nation indispensable » a lancé 23 interventions secrètes en Afrique, en Asie occidentale et dans le Pacifique rien qu'entre 2017 et 2020.

Aujourd'hui, la doctrine Monroe est mondiale, les capitaux américains s'infiltrant toujours plus profondément dans nos vies et nos sociétés.

Cette influence mondiale est soutenue par la plus grande armée de l'histoire. Les États-Unis exploitent quelque 750 bases à l'étranger dans 80 pays, disposent d'un total de 173 000 soldat·es dans 159 pays à travers le monde et commandent un budget de guerre de près de 1 000 milliards de dollars, soit 40 % du total des dépenses militaires mondiales. L'infrastructure tentaculaire de l'empire américain en a fait, selon les termes du président Jimmy Carter, « la nation la plus belliqueuse de l'histoire du monde ».

Aujourd'hui, cette contagion guerrière se propage. Par le biais de mécanismes tels que le Global Fragility Act, les États-Unis s'appuient de plus en plus sur des mandataires pour mettre en œuvre leurs politiques impériales.

200 ans après la création de la doctrine Monroe, les peuples du monde en ont eu assez de l'impérialisme américain et de ses coûts désastreux pour la vie humaine et l'habitat. Il a construit la machine de guerre. Ensemble, nous la démantèlerons.

Rejoignez la campagne ici.

Dernières nouvelles du Mouvement

Le Tribunal Belmarsh est de retour à Washington

L'affaire d'extradition de Julian Assange entre dans sa phase finale et la pression internationale pour sa libération s'intensifie.

Des président·es aux premier·ères ministres en passant par les lauréat·es du prix Nobel de la paix, la communauté internationale s'insurge contre l'injustice des poursuites engagées contre M. Assange et ses conséquences pour la liberté de la presse dans le monde.

Le 9 décembre, les plus grand·es journalistes, avocat·es et défenseur·euses des droits humains du monde se réuniront au National Press Club à Washington DC, pour témoigner de la répression de l'administration Biden contre la liberté d'expression et le premier amendement.

Rejoignez-les. Il n'est pas trop tard pour se placer du bon côté de l'histoire. Inscrivez-vous dès maintenant pour assister au Tribunal en personne ou suivez les débats en ligne.

Solidarité internationale avec la Palestine

Mercredi était la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, alors que les mobilisations mondiales pour la paix et la libération nationale palestinienne se poursuivent.

Même lorsque la trêve temporaire a été prolongée, le peuple palestinien a encore subi de terribles violences. Les Nations unies estiment que le risque de décès par maladie à Gaza est encore plus élevé que celui lié aux bombardements israéliens. Alors que des prisonnier·ères politiques palestinien·nes, dont de nombreux jeunes garçons, ont été libéré·es de la captivité israélienne dans le cadre d'un accord d'échange contre des otages civil·es détenu·es par le Hamas, Israël a arrêté presque le même nombre de personnes en Cisjordanie.

Cette violence anti-palestinienne se manifeste également dans la diaspora. À Burlington, dans le Vermont, aux États-Unis, trois jeunes Américains d'origine palestinienne ont été abattus d'une balle dans le dos pour avoir commis le crime d'être Palestiniens.

Face à ce raz-de-marée de violence et de déshumanisation, nous sommes solidaires du peuple palestinien jusqu'à sa libération.

Les plus grandes grèves d'Amazon à ce jour

La journée d'action mondiale de vendredi dernier contre Amazon s'est prolongée tout au long du week-end et jusqu'au lundi de cette semaine. Lundi, les travailleur·euses des entrepôts espagnols et les conducteurs et conductrices américaines étaient en grève. Cette année, la journée d'action mondiale a vu le plus grand nombre de travailleur·euses faire grève dans le plus grand nombre d'installations d'Amazon, et a été rejointe par le plus grand nombre de manifestations contre l'entreprise à travers le monde. Le mouvement visant à faire payer Amazon s'amplifie. Soutenez-le sur MakeAmazonPay.com.

Début de la COP28

C'est en grande pompe que la 28e édition de la COP a débuté cette semaine. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que ce qui devrait être la réunion la plus importante au monde fasse quoi que ce soit de substantiel pour éviter l'effondrement du climat ou instaurer la justice climatique. Les tentacules du capital fossile sont omniprésentes à la COP. L'année dernière, 636 lobbyistes des industries pétrolières et gazières ont participé à la COP. Cette année, la situation risque d'être pire.

L'hôte de cette année, les Émirats arabes unis, aurait prévu d'utiliser sa position pour conclure des accords pétroliers et gaziers lors de la COP. Le président de cette édition de la COP est le PDG de la compagnie pétrolière des Émirats arabes unis, qui a les plus grands projets d'expansion en matière de combustibles fossiles au monde.

Au cours des deux prochaines semaines, l'IP vous informera sur le terrain de la COP28 et des manifestations qui s'y opposent.

Mada Masr attaqué pour ses reportages sur Gaza

Les autorités égyptiennes répriment Mada Masr, partenaire de la Revue, et sa rédactrice en chef Lina Attalah pour leurs reportages courageux sur Gaza. Ses journalistes ne seront pas réduits au silence. Lina Attalah a été convoquée mercredi pour être interrogée par le parquet d'appel du Caire sans avoir été informée des charges retenues contre elle.

Dans sa décision de convoquer Mme Attalah, le Conseil suprême de régulation des médias s'est appuyé sur un rapport de Mada Masr décrivant des scénarios potentiels de déplacement forcé des Palestinien·nes de Gaza, dans le contexte de l'agression israélienne en cours sur la bande de Gaza.

Soutenir Venezuelanalysis

Venezuelanalysis, partenaire de la Revue de l’IP, organise une collecte de fonds pour soutenir son travail. Venezuelanalysis est une voix critique dans la lutte contre les récits impérialistes et la propagande des entreprises. Si vous le pouvez, pensez à faire un don.

Quand les investisseurs subvertissent les États

Jayati Ghosh, l'une des plus grandes économistes au monde et membre du Conseil de l’IP, a écrit sur l'assaut des entreprises américaines contre le Honduras pour révoquer une loi accordant des pouvoirs étendus aux investissements étrangers. Lisez son article pour Project Syndicate ici et apprenez-en plus sur la campagne de l’IP et du gouvernement hondurien contre le colonialisme des entreprises, Honduras Resiste, ici.

L'art de la semaine: À gauche, une affiche anti-guerre soviétique emblématique dit « NYET » au placement de missiles nucléaires américains Pershing-II en Europe. Cette action a marqué un changement dans la doctrine nucléaire américaine, qui est passée de la logique de la destruction mutuelle assurée, selon laquelle les armes nucléaires ne peuvent jamais être utilisées parce qu'elles entraîneraient la destruction de l'attaquant et de l'attaqué, à la logique du pouvoir de « contre-force », qui suggérait qu'une guerre nucléaire pouvait être remportée par une première frappe écrasante. À droite, une affiche de campagne du directeur créatif de l’IP, Gabriel Silveira, qui dit « OUT » à l'infrastructure du militarisme américain partout dans le monde.

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Date
01.12.2023
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