En 2009, un coup d'État soutenu par les États-Unis a renversé le gouvernement progressiste du Honduras. Ensuite, une procession de présidents pro-USA et pro-oligarchie a fait ce que font les présidents pro-USA et pro-oligarchie : créer des échappatoires fiscales et des cadeaux aux entreprises.
Comme on pouvait s'y attendre, les résultats ont été terribles. Entre 2010 et 2023, ces échappatoires et exonérations fiscales ont coûté au Trésor hondurien plus que l'ensemble de la dette publique du pays. Selon les statistiques officielles, la dette publique nationale du Honduras s'élevait à 16,6 milliards de dollars à la fin de l'année 2023. On estime à plus de 20 milliards de dollars la valeur perdue par le trésor public en raison des exemptions et des échappatoires fiscales accordées entre 2010 et 2023.
Le code fiscal hondurien, associé au secret bancaire et aux systèmes opaques de masquage de la propriété effective, ne limitait pas seulement les prélèvements fiscaux honduriens, mais aussi ceux d'autres pays, le Honduras étant en passe d'être étiqueté comme paradis fiscal par l'OCDE.
Mais la justice a rattrapé les dirigeant·es de l'oligarchie hondurienne, au sens propre comme au sens figuré. Juan Orlando Hernández, ancien président du Honduras, vit aujourd'hui en disgrâce dans une prison fédérale américaine, où il purge une peine de 45 ans pour avoir permis aux trafiquant·es de drogue d'utiliser son armée et sa police nationale afin d'expédier des tonnes de cocaïne aux États-Unis.
En 2022, une nouvelle présidente progressiste, Xiomara Castro, a pris ses fonctions. Une partie de son programme consistait à s'attaquer au système fiscal.
C'est désormais chose faite, avec une loi sur la justice fiscale, qui doit être débattue au Congrès la semaine prochaine.
Cette loi s'attaque à l'injustice du système fiscal par le biais d'une série de mesures :
Le plan a été approuvé par 85 économistes de renommée mondiale, dans une lettre coordonnée par l’Internationale Progressiste et publiée cette semaine. Les économistes affirment que les réformes proposées par le gouvernement hondurien seraient « essentielles pour réduire les inégalités au Honduras, soutenir le développement social et économique et combler les lacunes fiscales omniprésentes qui sapent les recettes fiscales ».
Les signataires réuni·es par l'Internationale Progressiste comprennent des personnalités importantes de la profession économique, telles que l'économiste indienne du développement Jayati Ghosh, lauréate d'un prix, l'Américain Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel d'économie et ancien économiste en chef de la Banque mondiale, José Antonio Ocampo, ancien ministre colombien des finances et ancien secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires économiques et sociales, l'économiste français et directeur de l'Observatoire fiscal de l'UE Gabriel Zucman, l'Américain Jeffrey Sachs, qui a été qualifié de « probablement l'économiste le plus important au monde » par le New York Times, le Chilien Gabriel Palma, père du ratio de Palma sur les inégalités, l'économiste grec et ancien ministre des finances Yanis Varoufakis, l'économiste britannique primée Ann Pettifor, connue pour avoir prédit la crise financière de 2008, et le célèbre économiste américain James K. Galbraith.
Les économistes affirment que ces réformes constituent un « ensemble solide » susceptible d'accroître les recettes de l'État hondurien sans augmenter les taux d'imposition ni créer de nouveaux impôts.
La loi sur la justice fiscale proposée par le Honduras a une importance qui dépasse les frontières du pays. Les économistes affirment que la loi « porte un coup au régime mondial des paradis fiscaux et à l'industrie du secret bancaire, en donnant l'exemple à d'autres pays dont les juridictions fiscales sont actuellement utilisées pour saper les prises fiscales d'autres États en facilitant l'évasion fiscale ».
La loi, écrivent-ils, « montre comment les États peuvent affirmer leur souveraineté en prenant des mesures contre l'injustice fiscale, individuellement et collectivement ».
Le pétrolier Overseas Santorini - en provenance des Etats-Unis et destiné à aider et encourager le génocide israélien à Gaza - a été empêché d'accéder aux ports d'Espagne et de Gibraltar sous la pression de la campagne « No Harbour for Genocide » [Pas de port pour le génocide].
Le navire devait initialement accoster dans le port espagnol d'Algeciras, en route du Texas vers Israël, le mardi 30 juillet. Mais la pression de la campagne a conduit les syndicats de travailleur·euses portuaires UGT et CCOO à le soutenir, et les politicien·nes espagnol·es - y compris les dirigeant·es actuel·les et ancien·nes de Podemos, Ione Belarra et Pablo Iglesias, ainsi que Sumar, le parti de coalition junior au gouvernement - à dénoncer l'accostage prévu.
Bloqué en Espagne, l'Overseas Santorini a changé de destination pour Gibraltar. Des militant·es sur le terrain ont fait pression sur les autorités portuaires et le syndicat pour empêcher le navire d'accéder aux installations de Gibraltar. Un groupe de député·es britanniques de tous bords, coordonné par l'Internationale Progressiste, a écrit au ministre principal de Gibraltar, Fabian Picardo, au gouverneur Ben Bathurst et au ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy, pour leur demander « d'empêcher et d'interdire » au pétrolier d'accéder au port de Gibraltar. Sous cette pression combinée, l'Overseas Santorini n'est pas arrivé à bon port.
Maintenant que le navire se dirige vers l'est, il doit faire face à de nouvelles et de nouveaux opposant·es qui se joignent à la campagne « No Harbour for Genocide ». Le parti chypriote AKEL a demandé au gouvernement chypriote d'empêcher l'Overseas Santorini, un pétrolier transportant du kérosène pour Israël, d'accoster dans les ports chypriotes.
Et lorsqu'il retournera au Texas, il risque d'être arrêté et inspecté par les autorités espagnoles après que Ione Belarra, la dirigeante de Podemos, a déposé une plainte auprès de l'Audience nationale.
Les travailleur·euses d'Amazon du monde entier ont formulé une série de demandes communes pour être protégé·es des chaleurs extrêmes. Dans les installations où les travailleur·euses ont mené une action collective, Amazon a été contrainte d’installer des ventilateurs et des stations de refroidissement supplémentaires, à garantir des températures plus basses et à prévoir des pauses chaleur. De la Californie (États-Unis) à l'Inde, les travailleur·euses des entrepôts et les chauffeur·euses se sont serré les coudes et ont obtenu d'Amazon que l’entreprise prenne des mesures pour les protéger des fortes chaleurs.
Aujourd'hui, ils et elles soulignent que les objectifs de productivité brutaux d'Amazon, l'antisyndicalisme et les conditions dangereuses les exposent à des risques inacceptables. Les travailleur·euses d'Amazon mourant au travail pendant les vagues de chaleur, la protection contre la chaleur et l'action en faveur du climat sont des questions de vie ou de mort. Les travailleur·euses d'Amazon ne sont malheureusement pas les seul·es : une nouvelle étude de l'Organisation internationale du travail (OIT) révèle que plus de 70 % de la main-d'œuvre mondiale est confrontée à des chaleurs excessives, ce qui entraîne 22,85 millions de blessures et près de 19 000 décès par an.
Les travailleur·euses exigent : des quotas de production transparents et réalisables ; des pauses et des périodes de repos adéquates ; des mesures de sécurité contre la chaleur, telles que des pauses et de l'eau ; une surveillance adéquate de la sécurité ; de meilleures conditions de travail ; l'expression des travailleur·euses sur la sécurité ; l'absence de représailles pour avoir soulevé des problèmes de sécurité ou refusé un travail dangereux ; et l'abandon par Amazon de son opposition à la syndicalisation et à la négociation collective.
Suite à l'élection présidentielle contestée au Venezuela, que le Conseil national électoral a déclarée gagnée par le président Nicholás Maduro avec 51,2 % des voix, l'opération de changement de régime soutenue par les États-Unis depuis 25 ans se poursuit à un rythme soutenu. Un projet de résolution de la Chambre des représentants des États-Unis, rédigé par les représentant·es Debbie Wasserman Schultz (D) et Mario Díaz-Balart (R), appelle les États-Unis à reconnaître le candidat présidentiel de l'opposition Edmundo González « en tant que président élu du Venezuela » et à demander « l'imposition de nouvelles sanctions » au gouvernement vénézuélien et à ses alliés étrangers.
Art: Motyko, artiste à la triple nationalité honduriano-cubano-américaine de Tequesta-Seminole land, à Miami, utilise le collage, le film et la poésie pour « lutter pour un monde où notre peuple est libre, où les soins de la communauté priment sur le profit, et où nous avons brisé les restrictions coloniales sur ce qui est possible ». Les œuvres multimédias de Motyko traitent de questions telles que l'embourgeoisement, l'immigration, les droits des travailleur·euses, la libération de la Palestine et le mouvement BDS. Farm to Table a réagi à la canicule de l'été dernier en solidarité avec les ouvrier·ères agricoles qui réclamaient du repos, de l'ombre et des pauses pour s'hydrater.