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Briefing

Bulletin IP | N° 39 | Une année de génocide

La libération est la seule voie vers la paix.
Dans le 39e Bulletin de l'Internationale Progressiste de 2024, nous réfléchissons à une année de génocide du peuple palestinien par Israël - et à ce que cela signifie pour les forces progressistes à travers le monde. Si vous souhaitez recevoir notre Bulletin dans votre boîte de réception, vous pouvez vous inscrire en utilisant le formulaire au bas de cette page.

Il y a un an, nous vous écrivions pour vous mettre en garde : « Israël prévoit de perpétrer un génocide à Gaza ».

Depuis 75 ans, les Palestinien·nes affirment que la Nakba de 1948 n'a jamais pris fin. Elle se poursuit depuis 75 ans, chaque jour. Dans les camps de réfugié·es surpeuplés de Gaza, dans les ruelles de Jérusalem, sur les collines de Haïfa et dans les recoins de Jénine.

Mais aujourd'hui, c'est différent. Alors que des millions de Palestinien·nes en Cisjordanie, à Jérusalem, et dans toute la diaspora regardent leurs compatriotes de Gaza se faire expulser en masse tandis qu'Israël détruit leurs maisons et massacre celles et ceux qui restent, les seuls mots que les gens peuvent prononcer sont « ça recommence ».

Une deuxième Nakba.

Un an plus tard, nous écrivons à nouveau en tant que témoins de cette seconde Nakba - 365 jours au cours desquels Israël a annoncé, commis et célébré un génocide contre le peuple palestinien.

Dans le Bulletin N° 39, nous décortiquons ces affirmations et nous nous interrogeons : notre humanité collective peut-elle non seulement supporter ces horreurs, mais aussi y résister avec l'urgence, la clarté et la conviction qui seront nécessaires pour démanteler la machine de guerre - et fonder à sa place un nouveau projet de paix et de libération ?

Pour répondre à ces questions, nous dressons le bilan de l'année du génocide.

Il y a un an, les plus haut·es responsables israélien·nes annonçaient leurs intentions génocidaires. Le 8 octobre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit aux habitant·es de Gaza de « partir maintenant » - bien qu'iels n'aient nulle part où aller, piégé·es dans une prison à ciel ouvert contrôlée par Israël - parce que les bombes israéliennes allaient transformer la bande de Gaza en « décombres ». Il a tenu parole. Israël a largué plus de bombes sur Gaza que Londres, Dresde et Hambourg réunies n'en ont reçu pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. Plus de 160 000 bâtiments ont été rasés. Gaza est aujourd'hui et sera pendant des années encore une terre de décombres gris : du béton brisé mélangé aux cadavres en décomposition des innocent·es.

Le 9 octobre, le ministre de la défense Yoav Gallant a annoncé un « siège total » de Gaza, « sans électricité, sans nourriture, sans eau, sans carburant ». Il a déclaré qu'Israël se battait contre des « animaux humains » et qu'il « agirait en conséquence ». La famine a été utilisée comme arme de guerre, entraînant la famine dans la bande de Gaza et d'innombrables décès dus à la malnutrition, en particulier chez les enfants et les personnes agées. Cette famine délibérée se poursuit, le Programme alimentaire mondial ayant annoncé cette semaine qu'aucune aide alimentaire n'était entrée dans le nord de la bande de Gaza au cours du mois dernier. Le Programme d’Alimentation Mondial de l’ONU a été contraint d'interrompre les déplacements de son personnel dans la bande de Gaza en août, après qu'une de ses équipes a essuyé les tirs d'un poste de contrôle israélien.

Le 16 octobre, le président israélien Isaac Herzog a précisé que les « animaux humains » de M. Gallant désignaient les habitant·es de Gaza et les Palestinien·nes dans leur ensemble. Il a déclaré : « C'est toute une nation qui est responsable ». Il n'est donc pas surprenant que près de 70 % des décès confirmés par le ministère de la santé de Gaza soient des femmes et des enfants. Les estimations complètes des décès de cette année sont bien plus élevées que ce que le ministère a été en mesure de documenter, une lettre parue dans le Lancet et un groupe de médecins américains ayant travaillé à Gaza ayant estimé que le nombre de décès était déjà bien supérieur à 100 000.

Après tous ces dégâts et cette destruction, les hauts fonctionnaires israélien·nes n'ont pas l'intention de laisser les Palestinien·nes prendre le contrôle de Gaza. Iels le disent ouvertement. Ainsi, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré lors d'une interview télévisée le 17 janvier de cette année : « Nous devons occuper Gaza et y rester », avec un « plan d'encouragement [des Palestinien·nes] à partir ». Son appel à une annexion effective a été repris le lendemain par Netanyahou, qui a déclaré qu'« Israël doit contrôler toute la région, du fleuve à la mer ».

Grâce à cette politique expansionniste, les colon·es israélien·nes construisent de nouvelles colonies illégales en Cisjordanie et les promoteurs immobiliers organisent des conférences sur le boom potentiel de l'immobilier de luxe après le nettoyage ethnique total de Gaza.

Mais Gaza ne suffit pas. Aujourd'hui, Israël veut aller encore plus loin, selon le ministre des finances Belazel Smotrich, qui a qualifié l'année dernière les Palestinien·nes de « fiction ». Lors d'une interview réalisée dans le cadre d'un documentaire publié ce mois-ci, il a été demandé à M. Smotrich si les frontières d'Israël devaient s'étendre au-delà du Jourdain. Il a répondu : « Absolument, mais lentement... Nos grands anciens religieux avaient l'habitude de dire que l'avenir de Jérusalem devait s'étendre jusqu'à Damas ».

La violence d'Israël s'étend déjà au-delà des frontières de la Palestine historique, Netanyahou avertissant le peuple libanais dans un discours télévisé qu'il subira le même sort que les Palestinien·nes de Gaza. Des milliers de Libanais·es ont déjà été tué·es lors d'une nouvelle invasion et d'un nouveau bombardement de leur pays par Israël.

Un an après le début du génocide, la formule d'Israël est devenue claire : l'annexion est son objectif ; le nettoyage ethnique est sa méthode ; l'autodéfense est son excuse. Cette formule est approuvée sans réserve par les États-Unis, sans lesquels Israël ne pourrait pas agir et n'agit pas.

La formule doit être brisée. Mais comment ?

La semaine dernière, le Cabinet de l'Internationale Progressiste a publié une déclaration urgente alors que le génocide s'intensifie en vue d'une guerre régionale. Il a écrit : « La libération est la seule voie vers la paix. La tâche des forces progressistes aujourd'hui est d'internationaliser la résistance au régime israélien, de briser les chaînes de complicité qui le soutiennent et d'accélérer la lutte mondiale pour la libération des Palestinien·nes. Rien de moins ne peut garantir la paix pour tous les peuples de la région ».

Les récentes actions du régime israélien, écrit le cabinet, rappellent celles de l'Afrique du Sud de l'apartheid, qui a intensifié sa guerre contre l'Angola, le Mozambique et la Namibie au cours des années 1980. À l'époque, comme aujourd'hui, la solidarité internationale a joué un rôle essentiel dans le démantèlement de l'apartheid. C'est avec le soutien des soldat·es cubain·es - et des armes soviétiques - que l'Afrique du Sud a été vaincue en Angola, accélérant ainsi la disparition de l'apartheid.

Le démantèlement de l'apartheid peut se reproduire. En fait, elle doit se reproduire. Mais il nous faudra le soutien de toutes et tous - un mouvement historique, mondial, courageux et engagé - pour mettre fin à ce génocide, à cet apartheid et à la décolonisation complète de notre monde.

Dernières nouvelles du mouvement

Coup d'Etat en Colombie

Mardi, le président colombien Gustavo Petro a demandé « au monde de prêter attention à la Colombie et de nous aider à défendre notre démocratie ». M. Petro a mis en garde contre l'action légale anticonstitutionnelle menée par le Conseil national électoral contre lui, son gouvernement et le peuple colombien. Pour en savoir plus sur cette affaire, consultez l'alerte de l'Observatoire.

Les syndicats se battent pour les salaires palestiniens non versés

Des syndicats mondiaux représentant plus de 200 millions de travailleur·euses, dont la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), membre de l’IP, ont déposé une plainte contre Israël auprès de l'Organisation internationale du travail afin de recouvrer les salaires impayés de plus de 200 000 travailleur·euses palestinien·nes en Israël. Depuis octobre 2023, près de 200 000 travailleur·euses palestinien·nes du TPO en Israël ont vu leur permis de travail révoqué ou suspendu par Israël. Ces travailleur·euses n'ont pas reçu les salaires qui leur étaient dus et leurs dettes salariales n'ont pas été réglées, ce qui les plonge dans une grave insécurité financière.

Correa interdit de séjour aux États-Unis après avoir rencontré Assange

Cette semaine, les États-Unis ont interdit à l'ancien président équatorien et membre du Conseil de l'IP, Rafael Correa, d'entrer sur le territoire américain, ainsi qu'à sa famille proche. L'Internationale Progressiste condamne cet acte de persécution flagrant, d'intervention électorale et de probables représailles pour le soutien de Correa à Julian Assange. La semaine dernière, Correa et Assange se sont rencontrés après que l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ait déclaré qu'Assange était un prisonnier politique. En tant que président de l'Équateur, Correa a accordé l'asile à Assange. Lire la déclaration de l'IP ici.

La Cour européenne se prononce en faveur de la souveraineté sahraouie

C’est une grande victoire pour le Front Polisario, le mouvement de libération nationale du peuple sahraoui: la Cour de justice de l'Union européenne a statué que les traités de pêche et d'agriculture de l'UE avec le Maroc sur les terres occupées du Sahara occidental sont illégaux.

Une délégation de l'IP se félicite de la poursuite de la « quatrième transformation » du Mexique

L'Internationale Progressiste a envoyé une délégation de haut niveau à Mexico pour l'investiture de la présidente Claudia Sheinbaum. Son investiture ouvre un nouveau chapitre dans la transformation en cours du Mexique - débordante d'espoir et de possibilités - et l'Internationale Progressiste est fière d'être solidaire du peuple mexicain qui montre au monde ce que signifie travailler « pour le bien de toutes et tous, en premier lieu des pauvres ». La délégation est composée d'éminent·es représentant·es du monde entier, dont : Jeremy Corbyn, membre du Parlement du Royaume-Uni ; Gerardo Pisarello, membre de la Chambre des député·es de l'Espagne ; Andrés Arauz, secrétaire général du parti Revolución Ciudadana de l'Équateur ; Laura Alvarez, directrice internationale du Peace & Justice Project du Royaume-Uni ; David Adler, co-coordinateur général de l'Internationale Progressiste ; et María Luisa Ortega, coordinatrice politique de l'Internationale Progressiste.

Pour en savoir plus sur la délégation, cliquez ici.

L'art de la semaine: Après une année de génocide, nous réfléchissons à l'importance de la résistance créative face à la destruction continue. Les œuvres d'art présentées ici sont des interprétations de drapeaux palestiniens réalisées par Rosalind Nashashibi (artiste anglo-palestinienne) et Nicole Eisenman (artiste américaine d'origine juive allemande et née en France). Elles ont été exposées au Bateau de la liberté, lectures pour la Palestine, lors de la 60e Biennale de Venise, organisée par Artists Against Apartheid, Bidoun WAWOG et la fondation Kamel Lazaar.

Cette semaine, l'Internationale Progressiste a organisé sa première collecte de fonds artistiques. Contactez-nous pour savoir comment vous pouvez soutenir notre travail en achetant des œuvres d'art en envoyant un courriel à l'adresse suivante : che.blomfield@progressive.international