Briefing

Bulletin IP | N° 26 | La percée de Bogotá

Des États s'unissent pour prendre des mesures juridiques sans précédent afin de mettre fin au génocide à Gaza.
Dans le vingt-sixième Bulletin de l'Internationale Progressiste de 2025, nous vous présentons les dernières nouvelles de la Conférence d'urgence de Bogotá pour la Palestine, convoquée par le Groupe de La Haye.

« L'ère de l'impunité est révolue. » Tel était le message lancé depuis Bogotá, en Colombie, où les gouvernements du Sud et d'ailleurs ont pris les mesures coordonnées les plus ambitieuses depuis le début de l'assaut génocidaire d'Israël contre Gaza il y a 21 mois.

Convoquée par le Groupe de La Haye et co-présidée par les gouvernements colombien et sud-africain, la Conférence d'urgence sur la Palestine a réuni 30 États pour deux jours de délibérations intensives et a abouti à un plan concret et coordonné en six points visant à freiner la machine de guerre israélienne et à faire respecter le droit international.

Les États ont répondu à l'appel du président colombien et membre du Conseil de l'Internationale Progressiste, Gustavo Petro, qui les avait exhortés à être « tous ensemble les protagonistes ».

Douze gouvernements ont immédiatement signé les mesures. Les autres ont désormais une date limite : le 20 septembre 2025, à la veille de l'Assemblée générale des Nations unies.

Ces six mesures sans précédent engagent les États à :

  1. Empêcher les exportations militaires et à double usage vers Israël.
  2. Refuser les transferts d'armes israéliennes dans leurs ports.
  3. Empêcher les navires battant leur pavillon de transporter des armes vers Israël.
  4. Réviser tous les contrats publics afin d'empêcher les institutions et les fonds publics de soutenir l'occupation illégale d'Israël.
  5. Poursuivre en justice les auteur·ices de crimes internationaux.
  6. Soutenir la compétence universelle qui tient les auteur·ices responsables de leurs actes.

« Nous sommes venus à Bogotá pour entrer dans l'histoire, et c'est ce que nous avons fait », a déclaré le président colombien Gustavo Petro**.** « Ensemble, nous avons commencé à mettre fin à l'ère de l'impunité. Ces mesures montrent que nous ne tolérerons plus que le droit international soit considéré comme facultatif, ni que la vie des Palestiniens et des Palestiniennes soit considérée comme négligeable. »

Ces mesures ne sont pas symboliques. Elles sont fondées sur des obligations contraignantes en vertu du droit international, notamment l'avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de justice déclarant illégale l'occupation israélienne, et la résolution ES-10/24 de l'Assemblée générale des Nations unies de septembre 2024, qui a donné aux États un délai de 12 mois pour agir. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, les a qualifiées de « pas en avant décisif ».

« Le Groupe de La Haye a été créé pour faire progresser le droit international à une époque d'impunité », a déclaré le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola. « Les mesures adoptées à Bogota montrent que nous sommes sérieux et qu'une action coordonnée des États est possible. »

La réponse de Washington a été rapide et révélatrice. Dans une déclaration menaçante à l'intention des journalistes, un porte-parole du département d'État américain a accusé le Groupe de La Haye de « chercher à isoler Israël » et a averti que les États-Unis « défendraient agressivement leurs intérêts, leur armée et leurs alliés, y compris Israël, contre de telles actions juridiques et diplomatiques coordonnées ».

Mais au lieu de dissuader toute action, ces menaces n'ont fait que clarifier les enjeux. À Bogotá, les États n'ont pas reculé. Ils ont agi et invitent le monde entier à se joindre à eux.

Le délai accordé aux autres États pour adopter ces mesures expire dans deux mois. La pression monte donc sur les gouvernements du monde entier, du Brésil à l'Irlande, du Chili à l'Espagne, pour qu'ils joignent le geste à la parole. Comme l'a déclaré Albanese, « le temps presse désormais pour les États, de l'Europe au monde arabe et au-delà, pour qu'ils se joignent à eux ».

Ce n'est pas le moment d'observer. C'est le moment d'agir.

Partagez la déclaration commune de Bogotá et faites connaître les six mesures. Écrivez à vos représentant·es et à votre gouvernement pour leur demander de signer avant le 20 septembre.

Une page d'histoire a été écrite à Bogotá. Il nous appartient désormais à toutes et tous de veiller à ce qu'elle devienne réalité, à ce que la vie des Palestiniens et des Palestiniennes ne soit pas sacrifiable et à ce que le droit international ne soit pas facultatif.

L'ère de l'impunité touche à sa fin. La Palestine n'est pas seule.

En toute solidarité,

Le Secrétariat de l'Internationale Progressiste

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Translator
Laura Schiavetta
Date
23.07.2025
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