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Bulletin IP | N° 48 | Les Teamsters font payer Amazon

Amazon fait face à sa plus grande grève aux États-Unis.
Dans le 48e Bulletin de 2024 de l'Internationale Progressiste, nous vous apportons des nouvelles de la ligne de front de la lutte pour faire payer Amazon, alors que des milliers de travailleur·euses américain·es se mettent en grève. Si vous souhaitez recevoir notre Bulletin dans votre boîte de réception, vous pouvez vous inscrire en utilisant le formulaire au bas de cette page.

Les travailleur·euses d'Amazon et leur syndicat, les Teamsters, ont lancé cette semaine la plus grande grève contre Amazon de l'histoire des États-Unis. Les travailleur·euses d'Amazon en Allemagne et les membres du syndicat ver.di ont annoncé qu'ils et elles feraient grève avec leurs homologues américain·es. L'action nationale américaine fait suite au refus répété d'Amazon de respecter la loi et de négocier avec les milliers de travailleur·euses d'Amazon qui se sont organisé·es avec les Teamsters.

À New York, la police a brisé le piquet de grève des Teamsters d'Amazon, protégeant les opérations de l'entreprise et arrêtant un chauffeur qui refusait de franchir le piquet de grève. La police a également arrêté Anthony Rosario, organisateur de la section locale 804 des Teamsters. Une fois libéré, Rosario est retourné directement sur le piquet de grève et a été filmé en train de demander : « Qu'est-ce que nous faisons de mal ? Nous exerçons notre droit constitutionnel ».

Les travailleur·euses sont en grève à New York, en Géorgie, en Californie et dans l'Illinois. Les sections locales des Teamsters ont également mis en place des piquets de grève dans des centaines de centres d'approvisionnement d'Amazon dans tout le pays. Les magasinier·ères et les conducteur·ices d'Amazon qui n'ont pas de convention collective ont le droit légal d'honorer ces piquets de grève en refusant de travailler.

« Ce que nous faisons est historique. Nous nous battons contre une campagne antisyndicale vicieuse et nous allons gagner », a déclaré Leah Pensler, travailleuse d'entrepôt chez DCK6 à San Francisco.

Amazon est la deuxième plus grande entreprise de la liste Fortune 500. Bien qu'elle pèse plus de 2 000 milliards de dollars, l'entreprise ne parvient pas à payer ses travailleur·euses suffisamment pour qu'ils et elles puissent joindre les deux bouts.

« Si votre colis est retardé pendant les vacances, vous pouvez blâmer la cupidité insatiable d'Amazon. Nous avons donné à Amazon un délai clair pour venir à la table des négociations et faire ce qu'il fallait pour nos membres. Ils l'ont ignoré. Ces dirigeants cupides ont eu toutes les chances de faire preuve de décence et de respect à l'égard des personnes qui rendent possibles leurs profits obscènes. Au lieu de cela, ils ont poussé les travailleurs et les travailleuses à bout et en paient aujourd'hui le prix. Cette grève est de leur responsabilité », a déclaré le président général du syndicat des Teamsters, Sean M. O'Brien.

Cette limite est ressentie sur le corps des travailleur·euses. Les travailleur·euses des entrepôts d'Amazon sont presque deux fois plus susceptibles d'être blessé·es au travail que les autres travailleur·euses des entrepôts.

Les conditions ne sont pas meilleures pour les chauffeurs-livreurs. Gabriel Irizarry, chauffeur chez DIL7 à Skokie, dans l'Illinois, explique : « Amazon est l'une des entreprises les plus grandes et les plus riches du monde... Ils font de grands discours sur le fait qu'ils prennent soin de leurs travailleurs, mais en fin de compte, Amazon ne nous respecte pas et ne respecte pas notre droit à négocier pour obtenir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Nous n'avons même pas les moyens de payer nos factures ».

Les grèves aux États-Unis et en Allemagne à l'approche des fêtes de fin d'année font suite à une journée mondiale de grèves et de manifestations visant à faire payer Amazon lors du Black Friday de cette année.

Le mouvement visant à unir les travailleur·euses et les citoyen·nes au-delà des frontières pour faire payer Amazon prend de l'ampleur. Les nouvelles attaques de l'entreprise et de la police ne font que renforcer la détermination des travailleur·euses d'Amazon et de leurs allié·es dans le monde entier.

Dernières nouvelles du Mouvement

Les Etats-Unis défient la loi espagnole pour faire passer des armes en contrebande à Israël

Une nouvelle enquête menée par le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne et l'Internationale Progressiste a révélé que le Département de la Défense des Etats-Unis a défié la loi espagnole pour faire passer en contrebande des munitions à Israël à travers ses ports et menace maintenant de sanctionner l'Espagne pour avoir remédié à sa propre violation du droit international.

Les États-Unis ont utilisé la base militaire de Rota, en Espagne, pour transporter des armes vers Israël alors que les massacres se poursuivent à Gaza. En novembre, le MV Sagamore a transporté des armes vers Israël via Rota, malgré l'annonce par le gouvernement espagnol de la suspension des livraisons d'armes.

Les dernières recherches ont été couvertes en Espagne par El Diario et aux États-Unis par The Intercept.

En réaction, le groupe militant Eko a lancé une campagne d'envoi de lettres aux autorités espagnoles pour remercier les dirigeant·es espagnol·es d'avoir interrompu les livraisons d'armes et les exhorter à renforcer leur engagement en faveur de la justice en mettant en œuvre un protocole d'inspection et en imposant un embargo militaire complet. Veuillez écrire aux autorités espagnoles ici.

La Turquie viole systématiquement son propre blocus économique contre Israël

De nouvelles recherches menées par Stop Fuelling Genocide, avec le soutien de l'Internationale Progressiste, révèlent que les livraisons de pétrole de la Turquie à Israël sont systématiques. Ces conclusions font suite aux preuves révélées le mois dernier selon lesquelles le pétrolier Seavigour a expédié du pétrole brut du port turc de Ceyhan vers un oléoduc situé près d'Ashkelon, en Israël.

Ce port est la dernière étape de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), propriété de BP, qui transporte le pétrole brut azéri depuis l'Azerbaïdjan. Le pétrole est ensuite expédié du terminal Heydar Aliyev à Ceyhan vers Israël, ce qui représente près de 30 % de ses importations de pétrole brut.

Les chercheurs et chercheuses ont suivi 10 voyages effectués l'année dernière par le pétrolier Kimolos entre Ceyhan et Ashkelon, dont huit ont eu lieu après l'annonce de l'embargo par la Turquie en mai. Bien que le navire ait désactivé son signal de repérage pendant plusieurs jours en Méditerranée orientale pour masquer son itinéraire, le bateau a été identifié comme accostant en Israël à dix reprises grâce à l'imagerie satellitaire.

Les dernières recherches ont été couvertes par le Middle East Eye et dans la presse turque par Duvar en anglais et en turc.

Libérez Ismail Lghazaoui

Le mois dernier, les dockers du port de Tanger ont refusé de travailler sur un navire Maersk transportant des armes à destination d'Israël. En représailles, les autorités marocaines ont condamné le militant Ismail Lghazaoui à un an de prison pour avoir soutenu les dockers et contesté la collaboration du Maroc avec les auteurs du génocide.

La puissance de l'injustice

Un nouveau rapport de SOMO, le centre de recherche sur les entreprises multinationales, identifie les États-Unis, le Brésil et l'Azerbaïdjan parmi les plus grands fournisseurs de pétrole brut à Israël au cours de l'année écoulée. Ce rapport examine comment le commerce et les investissements étrangers dans le secteur énergétique israélien peuvent contribuer aux graves violations du droit international perpétrées par Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris à Gaza. Il examine les obligations des États et les responsabilités des entreprises impliquées dans la fourniture d'énergie à Israël. Le rapport est disponible ici.

Art de la semaine

Calendrier de l'internationalisme 2025

Nous sommes ravi·es d'annoncer que le calendrier de l'Internationale Progressiste sur l'internationalisme 2025 est désormais en ligne.

Les annales de l'histoire sont remplies de vies de rois et de reines, de seigneurs et de dames, de colon·es et de colonisateur·ices. Leurs statues ornent les places des villes. Leurs biographies dominent les étagères. Leur héritage hante les musées. Mais l'histoire n'appartient pas à la classe dirigeante. Elle appartient aux travailleurs et aux travailleuses, aux peuples, aux luttes et aux mouvements de masse.

Chaque année, nous nous efforçons d'exhumer l'histoire de ces luttes sur nos réseaux sociaux - et, chaque année, nous l'apportons dans vos foyers avec notre calendrier de l'internationalisme, qui est maintenant disponible à l'achat et en téléchargement gratuit au format PDF.

Available in
EnglishSpanishPortuguese (Brazil)French
Translator
Laura Schiavetta
Date
20.12.2024
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