Briefing

Bulletin IP | N° 36 | Le monde converge vers Gaza

De New York à la Méditerranée, gouvernements et mouvements unissent leurs forces pour mettre fin au génocide israélien.
Dans le trente-sixième Bulletin de l'Internationale Progressiste pour 2025, nous vous présentons les dernières nouvelles de l'Assemblée générale des Nations Unies qui vient de se terminer, du Groupe de La Haye et de l'action croissante contre les crimes d'Israël.

Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est approché du pupitre de l'Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre, des dizaines de délégué·es ont quitté la salle en signe de protestation, vidant des sièges entiers. Cet exode n'était pas seulement une réprimande. Il marquait un tournant, car nombre de ces mêmes États se rassemblaient à quelques rues de là pour convoquer la plus grande réunion jamais organisée par le Groupe de La Haye.

Même avec un public réduit, les propos de Netanyahou étaient provocateurs. Il a qualifié la reconnaissance d'un État palestinien de « marque de honte » et a juré de « finir le travail » à Gaza – la campagne même que la Commission d'enquête des Nations Unies avait qualifiée, une semaine plus tôt, de génocide. Dans un acte caractéristique de la terreur sadique infligée à la population de Gaza, les médias du régime israélien ont rapporté que le discours de Netanyahou avait été diffusé dans toute la bande assiégée – directement sur les téléphones piratés de ses habitant·es affamé·es.

Mais une opposition significative au génocide se renforce. Alors que Netanyahou prononçait son discours haineux, le Groupe de La Haye a réuni les ministres des Affaires étrangères et les envoyé·es de 35 États pour une réunion de haut niveau afin de coordonner les actions juridiques, économiques et diplomatiques contre Israël.

Les États ont présenté des propositions concrètes pour consolider la vague croissante de réponses politiques nationales en une « stratégie mondiale coordonnée », selon les coprésident·es. « Cette coordination renforce la réponse mondiale aux crimes israéliens en cours, servant de modèle à tous les États pour qu'ils s'acquittent immédiatement de leurs obligations juridiques et créent des mécanismes robustes de responsabilisation aux niveaux national, régional et international.»

Les mesures proposées comprenaient : l'arrêt des exportations militaires et à double usage ; le refus des livraisons d'armes israéliennes dans les ports ; l'interdiction pour les navires battant pavillon national de transporter des armes vers Israël ; l'examen et l'annulation des contrats publics avec des entreprises israéliennes ; la recherche de la justice par le biais de la compétence universelle ; la suspension des achats militaires ; le désinvestissement des institutions publiques des entreprises complices ; et l'instauration d'embargos énergétiques. Dans leur déclaration de clôture, les ministres des Affaires étrangères Rosa Villavicencio (Colombie) et Ronald Lamola (Afrique du Sud) ont été sans équivoque : « Le choix qui s’offre à chaque gouvernement est clair : complicité ou obéissance. L’histoire nous jugera non pas sur nos discours, mais sur nos actes.»

La réunion ministérielle du Groupe de La Haye a été suivie d’une réunion publique à la Société pour la culture éthique de New York, où une salle comble a accueilli Rula Jebreal, Noura Erakat, Nayda Tannous et le président colombien Gustavo Petro.

« La Colombie a désormais décrété un embargo énergétique contre l’État d’Israël, suspendant les exportations de charbon », a déclaré Tannous, qui représentait le Mouvement de la jeunesse palestinienne, membre de l’IP. « Cela montre qu’il est possible de ne pas se contenter de paroles à l’ONU, mais d’agir pour mettre fin à un génocide.»

Le président Petro a été clair : « Il est inutile de reconnaître un État si des bombes tombent sur lui. » Il a averti : « Si Gaza tombe, l'humanité tombe », faisant écho à son message de solidarité avec la Flottille mondiale Sumud, qui navigue actuellement vers Gaza avec son aide humanitaire vitale.

Ensemble, la Flottille et le Groupe de La Haye mettent en lumière une convergence croissante des pressions – des États et des mouvements populaires – pour couper les vivres de la machine de guerre israélienne. Alors que Netanyahou quittait l'Assemblée sous un voile de rejet diplomatique, le Groupe de La Haye est ressorti avec un projet plus vaste : les grandes lignes d'un nouvel effort mondial visant à sauver le droit international et les institutions internationales de celles et ceux qui cherchent à les démanteler définitivement.

Dernières nouvelles du mouvement

Abahlali baseMjondolo fête ses 20 ans

Ce week-end, le mouvement des habitant·es des bidonvilles d'Afrique du Sud et membre de l'Internationale progressiste, Abahlali baseMjondolo (AbM), a entamé une semaine de célébration de 20 ans de lutte. AbM organise une série d'événements pour cet anniversaire, dont un grand rassemblement à Durban le samedi 4 octobre. Écoutez la chorale d'AbM interpréter L'Internationale lors d'un dîner pour les membres et ami·es du mouvement. L'Internationale progressiste collabore avec AbM pour étudier les théories et les stratégies qui sous-tendent leur mouvement. Restez à l'affût des prochains Bulletins pour connaître les dernières nouvelles sur ces recherches.

La flottille entre dans sa dernière étape

La flottille mondiale Sumud a quitté Chypre pour la dernière étape de son périple vers Gaza. Avec plus de 40 navires et plus de 500 participant·es, la flottille représente la plus grande action humanitaire populaire de l'histoire pour Gaza. Le voyage n'a pas été sans heurts. Ces dernières semaines, des frappes de drones ont endommagé des navires amarrés à Tunis, et trois navires ont ensuite subi des pannes de moteur catastrophiques – soupçonnées de sabotage. À l'approche de Gaza, la flottille risque d'être interceptée par les forces d'occupation israéliennes. Nous vous tiendrons informé·es de son voyage dès que nous aurons des nouvelles.

Le peuple philippin se soulève contre la corruption

Le 21 septembre 2025, quelque 100 000 manifestant·es se sont rassemblé·es dans le parc Luneta de Manille avant de marcher vers le pont Mendiola – un site historiquement contesté situé à proximité du palais présidentiel – pour protester contre la corruption systémique sous le régime du président Marcos Jr., soutenu par les États-Unis. Ces manifestations étaient en partie une réaction à un scandale de 1 200 milliards de pesos lié à la lutte contre les inondations, où une partie importante des fonds destinés à la protection contre les inondations a disparu. « Ce ne sont pas que des scandales, ce sont les symptômes d'un système défaillant », a déclaré Sarah Jane Raymundo, maître de conférences à l'Académie populaire et membre du comité exécutif national de BAYAN, l'un des mouvements à l'origine de cette lutte. « Ce que nous voyons aujourd'hui avec les projets de lutte contre les inondations est une répétition de la même histoire. Et la population a raison d'être furieuse. »

Art de la semaine

Ashraf Sahweil est peintre et originaire du camp de réfugié·es de Shati, à Gaza. Il est directeur du Centre pour la culture et les arts de Gaza et journaliste spécialisé dans les arts et la culture. Sahweil vit et travaille à Gaza.

Available in
EnglishSpanishPortuguese (Brazil)GermanFrenchPolish
Translator
Laura Schiavetta
Date
30.09.2025
Privacy PolicyManage CookiesContribution SettingsJobs
Site and identity: Common Knowledge & Robbie Blundell