Briefing

Bulletin IP | N° 47 | Le Venezuela assiégé

La guerre menée par les États-Unis contre le Venezuela s'intensifie.
Dans le quarante-septième bulletin de l'Internationale Progressiste de 2025, nous vous présentons les dernières nouvelles concernant la guerre économique menée par les États-Unis contre le Venezuela, alors que le pays « est complètement encerclé par la plus grande armada jamais rassemblée dans l'histoire de l'Amérique du Sud », selon les termes de Donald Trump.

Le président américain Donald Trump a annoncé un « blocus total et complet » de tous les pétroliers sanctionnés par les États-Unis entrant ou sortant du Venezuela, une escalade qui équivaut à une guerre économique contre toute une nation. La Maison Blanche associe désormais cette mesure à une désignation imprudente de l'État vénézuélien comme « organisation terroriste étrangère », se vantant d'une armada navale encerclant le pays.

Les blocus sont des instruments de punition collective. Ils ne font aucune distinction entre un ministre et une sage-femme, un général et une agricultrice. Dans un pays qui dépend de ses exportations de pétrole pour assurer la survie de son économie nationale et soutenir des nations sœurs telles que Cuba, couper les routes maritimes revient à porter un coup délibéré à l'approvisionnement en nourriture, en médicaments, en énergie et aux moyens de subsistance de millions de personnes dans les Caraïbes.

Nous avons déjà vu la logique qui sous-tend cette escalade. En 2019, alors que Washington renforçait ses sanctions brutales, le secrétaire d'État de l'époque, Mike Pompeo, décrivait le « cercle » qui se resserrait autour du Venezuela et reconnaissait que « la crise humanitaire s'aggravait d'heure en heure ». Ces mots ne faisaient que confirmer qu'une politique fondée sur l'étranglement « fonctionnait » comme prévu, précisément en aggravant les souffrances des civil·es pour forcer des résultats politiques.

Le blocus actuel renforce cette même doctrine, désormais qualifiée de « corollaire Trump » à la doctrine Monroe : la licence impériale que Washington s'est octroyée pour bafouer les droits fondamentaux et le droit international au service d'un projet de domination hémisphérique.

Le chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller, a décrit le pétrole vénézuélien comme le fruit de « la sueur, de l'ingéniosité et du labeur américains ». Cette affirmation est une inversion scandaleuse de l'histoire et une incitation au vol. Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde grâce à ses ressources géologiques et au travail de générations de travailleurs et de travailleuses vénézuéliennes, et non grâce aux entreprises américaines ou aux contribuables américain·es. En 1976, le Venezuela a légalement nationalisé son industrie pétrolière afin de reprendre le contrôle de sa principale source de richesse, un acte souverain reconnu par le droit international.

Le véritable vol dure depuis des décennies : les États-Unis et les multinationales pétrolières tirent profit des ressources naturelles vénézuéliennes dans des conditions d'échange inégal, et le blocus actuel vise à officialiser cette expropriation par la force.

La République bolivarienne du Venezuela – et ses voisins d'Amérique latine et des Caraïbes – jouissent des droits à l'égalité souveraine et des fruits de la stabilité régionale que leurs peuples ont conquis au cours de décennies de lutte. La région a enduré un siècle de blocus, de coups d'État et de coercition déguisés en « liberté ». Nous rejetons catégoriquement la transformation des sanctions en guerre de siège et la normalisation de la famine comme art de gouverner.

Depuis l'Internationale Progressiste, nous appelons à la solidarité pour défendre la souveraineté : pour les travailleurs et travailleuses qui font fonctionner les centrales électriques ; pour les infirmières et les enseignant·es qui maintiennent les services publics ; pour les paysans, les paysannes et les comités de quartier qui nourrissent leurs communautés ; pour les étudiants et les étudiantes qui portent l'espoir de la révolution bolivarienne.

L'Internationale Progressiste continuera à documenter les violations du droit international par les États-Unis et à construire le front de solidarité le plus large possible – en Amérique latine, dans les Caraïbes et dans le monde entier – afin de garantir la paix et un avenir digne au peuple vénézuélien.

La souveraineté est indivisible : une attaque contre l'un est une attaque contre toutes et tous. Nous devons résister à la normalisation du siège comme acte légitime de politique économique ; nous devons protéger l'intégrité de la Charte des Nations Unies ; et nous devons insister pour que ces mesures coercitives soient levées immédiatement.

Dernières nouvelles du mouvement

Le calendrier IP 2026

De l'histoire des femmes britanniques qui ont empêché la livraison d'avions de combat Hawker au Timor oriental à la création de la Compagnie des Indes orientales, le calendrier internationaliste 2026 présente 12 chapitres consacrés à la lutte, à la victoire et à la défaite. Commandez dès aujourd'hui votre superbe calendrier mural 2026.

Demandes de recomptage au Honduras

Les élections du 30 novembre 2025 au Honduras, qui devaient désigner un président, un nouveau Congrès national et des autorités locales, ont donné lieu à une grave crise post-électorale. L'écart minime entre le candidat du Parti national, Nasry « Tito » Asfura, et le candidat du Parti libéral, Salvador Nasralla, dans les résultats préliminaires a conduit le Conseil national électoral (CNE) à signaler environ 15 % des bulletins de vote comme incohérents, laissant des centaines de milliers de votes non vérifiés et retardant les résultats officiels. Les défaillances techniques du système de dépouillement des votes, combinées aux désaccords au sein du CNE sur l'étendue de la vérification des résultats, ont érodé la confiance du public et mis les institutions électorales à rude épreuve.

Cette crise était largement prévisible. À l'approche du scrutin, l'Observatoire de l'Internationale Progressiste avait mis en garde contre des dynamiques déstabilisatrices, notamment des complots présumés impliquant des acteurs et actrices politiques et militaires et une pression étrangère croissante de la part de Washington. Ces inquiétudes se sont accentuées après les interventions directes de Donald Trump, notamment son soutien à Asfura et d'autres actions largement dénoncées à travers le Honduras comme des violations de la souveraineté nationale. Depuis, des acteurs et actrices nationales de tous bords politiques ont appelé à un recomptage complet des voix, tandis que des manifestations ont éclaté à Tegucigalpa dans un contexte de répression policière et de polarisation croissante.

La surveillance internationale s'est intensifiée, mais n'a pas permis de sortir de l'impasse. La mission d'observation de l'Organisation des États américains (OEA) a reconnu de graves lacunes techniques et des retards, mais n'a signalé aucune preuve manifeste de manipulation, une conclusion rejetée par les représentant·es du gouvernement hondurien, qui affirment que l'ingérence étrangère a été minimisée. Plus de deux semaines après les élections, sans résultat présidentiel certifié, le Honduras reste dans une impasse politique. L'Internationale Progressiste exhorte la communauté internationale à exiger un recomptage complet et transparent des votes et à rejeter toute ingérence extérieure, insistant sur le fait que seul un processus entièrement vérifiable peut restaurer la légitimité et défendre la souveraineté démocratique du peuple hondurien.

Vous pouvez lire la déclaration complète de l'Observatoire de l'Internationale Progressiste ici.

Les employé·es des entrepôts Amazon se mettent en grève

Cette semaine, la majorité des employé·es des entrepôts Amazon de l'un des plus grands centres de distribution de l'entreprise aux États-Unis, DJT6, situé dans le sud de la Californie, se sont mis·es en grève et ont annoncé le lancement d'une campagne de syndicalisation. Les travailleur·euses exigent que leur syndicat, les Teamsters, soit reconnu et autorisé à négocier un contrat.

Ce documentaire mettra-t-il Keir Starmer derrière les barreaux ?

Declassified, partenaire de la Revue de l'IP, présente le premier documentaire sur la complicité de la Grande-Bretagne dans le génocide de Gaza, révélant les missions d'espionnage douteuses du Premier ministre britannique Keir Starmer pour le compte d'Israël.

Il pose la question suivante : quel est le lien entre une base britannique à Chypre et le génocide perpétré par Israël à Gaza ?

Declassified s'est rendu sur cette île méditerranéenne pour enquêter sur les centaines de vols d'espionnage que Keir Starmer a envoyés au-dessus de Gaza, qui ont coïncidé avec les frappes aériennes israéliennes et le meurtre de travailleurs et travailleuses humanitaires britanniques. Regardez le film ici.

Assange tente de bloquer les fonds Nobel de Machado

Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a déposé une plainte pénale en Suède contre la Fondation Nobel, l'accusant d'avoir transformé le prix Nobel de la paix en « instrument de guerre ». Il demande le gel immédiat des 11 millions de couronnes suédoises attribués à María Corina Machado pour avoir facilité des crimes de guerre.

Documenter l'apartheid en Cisjordanie

« À la fin de la deuxième intifada, il y avait, selon l'ONU, 376 points de contrôle et barrières en Cisjordanie. Aujourd'hui, on en dénombre environ 849. » Ewen Macaskill, journaliste chevronné et délégué au récent congrès IP Ramallah sur la décolonisation de la Palestine, a rédigé un long article pour le Guardian sur l'intensification de la répression des Palestiniens et des Palestiniennes en Cisjordanie par rapport à il y a vingt ans, lorsqu'il avait couvert pour la dernière fois l'actualité dans les territoires occupés.

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Date
20.12.2025
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